Histoire de Paris : la gare du Nord
Une première gare du Nord fut construite par les ingénieurs des Ponts et Chaussées pour le compte de la Compagnie des chemins de fer du Nord, notamment Léonce Reynaud, professeur d'architecture à l'école polytechnique et inaugurée le 14 juin 1846, la même année que l'inauguration de la ligne Paris-Amiens-Lille. Trop petite, elle fut en partie démolie en 1860 pour laisser place à la gare actuelle ; sa façade de pierre fut remontée à Lille, où elle a été surmontée d'un étage et d'une horloge.
Le baron James de Rotschild choisit l'architecte français Jacques Hittorff. La construction dura de mai 1861 à décembre 1865, mais la nouvelle gare fut mise en service dès 1864. La façade est organisée autour d'un arc de triomphe et se caractérise par l'utilisation de gros blocs de pierre. Elle est ornée de 23 statues représentant les villes desservies par la compagnie. Les statues les plus majestueuses, celles qui couronnent l'édifice, illustrent les destinations internationales (Paris, Londres, Berlin, Amsterdam, Vienne, Bruxelles…) tandis que les destinations nationales correspondent à des statues plus modestes posées sur la façade. Le bâtiment a l'habituelle forme en U d'une gare terminus. La charpente est en fer et en fonte. Les colonnes furent fabriquées en Écosse, seul pays où se trouvait une fonderie capable d'en faire d'aussi grosses.
Comme d'autres gares parisiennes, elle devint rapidement trop petite face au développement du trafic ferroviaire. En 1884, les ingénieurs parvinrent à y insérer cinq voies supplémentaires. En 1889, l'intérieur fut entièrement reconstruit et une extension fut même bâtie sur le côté Est pour accueillir les lignes de banlieue. D'autres extensions eurent lieu entre les années 1930 et 1960.
À partir de 1906 et 1908, elle est desservie par le métro de Paris : la ligne 4 qui traverse Paris du nord au sud, et le terminus de la ligne 5 qui passe près de la gare de Lyon. Dans les années 1930, la ligne 5 est étendue en direction de la banlieue (Pantin).
Enfin, la gare du Nord accueille les trains Eurostar depuis 1994.
Histoire de Paris : la gare de l'Est
Conçue par l'architecte François-Alexandre Duquesney et l'ingénieur Pierre Cabanel de Sermet, la gare de l'Est voit ses travaux commencer en 1847. En 1849, la gare est ouverte par la Compagnie du chemin de fer de Paris à Strasbourg, sous le nom d'« Embarcadère de Strasbourg ».
Inaugurée par Napoléon III en 1850, elle comprend alors deux voies à quai pénétrant sous un grand hall (cette partie la plus ancienne correspond à l'actuel hall Grandes lignes). La gare prend le nom de « Gare de l'Est » en 1854, après un premier agrandissement consécutif à la mise en service de la ligne de Mulhouse dont la compagnie, devenue Compagnie des chemins de fer de l'Est, a obtenu la concession. La gare compte alors 4 voies à quai, dont deux nouvelles à l'extérieur du hall, et la ligne est elle-même dédoublée, de deux à quatre voies, jusqu'à la bifurcation de Noisy-le-Sec, point où les lignes de Strasbourg et de Mulhouse se séparent.
Le 4 octobre 1883, la gare de l'Est est le théâtre du départ du premier Orient Express à destination de Constantinople.
La gare de l'Est connaît d'importantes transformations en 1885, puis en 1900. A cette date, les voies sont raccourcies et ne pénètrent plus dans le hall. Enfin, entre 1924 et 1931, l'ingénieur Bertaud dédouble la gare, qui prend alors sa physionomie actuelle. La nouvelle partie située à l'Est est parfaitement symétrique de la première. La gare compte ainsi 30 voies à quai.
Cette gare, tête d'une ligne stratégique vers l'Est de la France, fut le lieu des grandes mobilisations, notamment en 1914. Dans le hall Grandes lignes, une peinture monumentale (5 m de haut sur 12 m de long), datant de 1926 et due au peintre Albert Herter, illustre le départ des soldats pour le front.
Histoire de Paris : l'église Saint-Laurent
Bâtie à l'emplacement d'une basilique mérovingienne plusieurs fois reconstruite, l'église actuelle est un monument composite : clocher du XIIe siècle surélevé au XVIIIe, choeur de 1429, nef élargie au XVe siècle.
En 1621, l'architecte Lepautre éleva un beau portail classique, aujourd'hui détruit, et en 1712 on construisit derrière le choeur la chapelle de la Vierge, en forme de rotonde coiffée d'une coupole.
L'église compta parmi ses paroissiens Saint Vincent de Paul et, en 1641, Sainte Louise de Marillac. En 1660, Louise de Marillac fut enterrée à Saint Laurent. Sa tombe resta dans l'église jusqu'en 1755.
En 1789, dès le début de la Révolution, l'église fut dévastée par les émeutiers. Elle devint "Temple de la Raison" en 1793, puis de l'Hymen et de la Fidélité, enfin "Temple de la Vieillesse" en 1798 pour être rendu en 1802 au culte catholique. On recréa alors un mobilier liturgique.
De 1863 à 1867, la façade fut alignée sur le boulevard de Strasbourg récemment percé, en ajoutant deux travées, légèrement plus élevées que les autres ; le nouveau portail, orné d'une peinture sur lave émaillée de Balze, représente les principaux événements de la vie de Saint Laurent. Ces travaux furent exécutés sous la direction de Constant Dufeux.
Histoire de Paris : le couvent des Récollets
Les Récollets, issus à la fin du XVe siècle d'une réforme de l'ordre franciscain, s'appelaient initialement "Frères mineurs de l'étroite observance de Saint François". Ils obtinrent d'Henri IV en 1604 la permission de s'installer dans une maison qui leur fut offerte à deux pas de l'église Saint-Laurent. La première pierre de leur couvent fut posée en 1619. Sous l'Ancien Régime, leur bibliothèque était très réputée.
Fermé en 1790, le couvent fut transformé en 1802 en hospice des Incurables. En 1860, une décision de l'empereur Napoléon III déplaça l’hospice des incurables et affecta l’établissement au Ministère de la Guerre, à usage d’hôpital des armées en hôpital militaire. Il prit en 1913 le nom de Jean-Antoine Villemin (1827-1892), médecins des armées auteur de recherches sur la tuberculose. La situation de cet hôpital près des gares du Nord et de l'Est lui a valu une grande activité durant les deux guerres mondiales, et même encore pendant les opérations d'Algérie. La vétusté de ses équipements entraîna sa fermeture en 1968. Les bâtiment du couvent qui subsistent de nos jours datent du XVIIIe siècle. Façade, chapelle et escalier d'honneur sont classés.