Rue du Faubourg Saint-Martin


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Arrondissement traversé : 10e

Nous remontâmes le Faubourg, comme un collègue heureux de Colin avait remonté les Champs-Elysées, ne rencontrant que fort peu de passants. Un flic en tenue faisait les cent pas devant l'imposante bâtisse à architecture de château qui constitue la mairie du Xe arrondissement, une des plus remarquables de Paris, encore qu'elle soit dans un foutu cadre. De part et d'autre de la rue, s'ouvraient les boyaux obscurs des passages qui pullulent dans le coin.


Rue du Faubourg Saint-Martin (1)
Planche 6, case 1 : Burma et Hélène quittent le rade où Colin leur a posé un lapin. A part les pavés désormais recouverts de bitume, guère de changement. Sur la gauche, la haute flèche appartient à la mairie du Xe arrondissement.


Rue du Faubourg Saint-Martin (2)
Planche 27, case 1 : après sa visite chez les Dolmet, où il a rencontré Lecuyer, parolier malheureux de Gil André, Burma se dirige sans le savoir vers un traquenard. La mairie du Xe arrondissement est cette fois sur la droite. Au fond, on aperçoit la gare de l'Est.



Histoire de Paris : la mairie du Xe arrondissement
La première pierre de cet édifice fut posée le 10 janvier 1892. Dû à l'architecte Eugène Rouyer, qui reçut ainsi une sorte de prix de consolation après avoir manqué de peu le concours pour la reconstruction de l'Hôtel de Ville, conçu lui aussi dans le style du XVIe siècle, le bâtiment se voulait somptueux, une oeuvre d'art et une manifestation du génie français, intégrant tous les progrès de la science et de l'industrie.
Le bâtiment fut inauguré le 28 février 1896 en présence du président de la République, Félix Faure, natif de l'arrondissement : son père, fabricant de sièges, demeurait 65 rue du Faubourg-Saint-Denis. Bien que le décor peint et sculpté ait été loin d’être terminé lors de l’inauguration, le vice-président du conseil municipal pouvait dire : "La superbe maison dont nous ouvrons les portes aujourd’hui est digne de l’Hôtel de Ville… Il semble, à la voir, qu’un Pierre Lescot, un Philibert Delorme, un Dominique de Cortonne a voulu s’essayer dans une oeuvre où s’est traduit tout le charme de son génie avant d’aborder l’exécution de son grand chef-d’oeuvre…".
Les sculptures de la façade principale furent achevées en 1906. Il s’agit de statues féminines évoquant les principaux métiers de l’arrondissement à la fin du XIXe siècle. De gauche à droite, en commençant par le pavillon de la rue Hittorff, on trouve : «Les Parfums», d’Eugène Ernest Chrestien, «Le Théâtre», de Gaston Veuvernot Leroux, «La Passementerie», d’Henri Barrau, «La Verrerie», de Louis Demaille, «La Broderie», d’Emmanuel de Moncel de Perrin, «La Céramique», de Raoul Larche, «L’Orfèvrerie», de Jean Carlus, «Les Fleurs artificielles», de Julien Causse.