Canal Saint-Martin


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Arrondissement traversé : 10e

Nous traversâmes le canal en empruntant l'étroite passerelle à fleur d'eau, construite au sommet des vantaux de l'écluse, permettant tout juste le passage d'une seul personne à la fois, et nous abordâmes le quai de Jemmapes, à quelques mètres du célèbre hôtel du Nord, immortalisé par le romancier populiste Eugène Dabit, le fils des patrons de l'hôtel.


Quai de Valmy (1)
Planche 8, case 1 : débouchant de la rue des récollets, Hélène et Burma se dirigent vers le domicile de Colin. Sur la droite, Tardi a accentué la courbe du quai de Valmy. Au fond, l'usine a cédé la place à un immeuble d'habitation.


Quai de Valmy (2)
Planche 8, case 2 : Hélène et Burma continuent leur chemin. Pas de changement.


Quai de Valmy (3)
Planche 8, case 3 : Hélène et Burma passent devant une des neufs écluses du canal. Pas de changement.


Quai de Valmy (4)
Planche 8, case 4 : Hélène ne fait pas rire Burma. La jolie écluse est fidèlement reprise par Tardi.


Quai de Jemmapes (1)

Planche 8, case 5 : Hélène et Burma ont traversé le canal et débouchent quai de Jemmapes.


Le bitume a remplacé les pavés, et les voitures se sont modernisées.


Quai de Jemmapes (2) : l'Hôtel du Nord
Planche 9, case 1 : quai de Jemmapes, Hélène et Burma passent devant le célèbre Hôtel du Nord. Pas de changement.


Rue de la Grange-aux-Belles (1)
Planche 9, case 2 : Hélène et Burma biffurquent rue de la Grange-aux-Belles où demeure Colin. Le rade situé au coin de la rue de la Grange-aux-Belles et du quai de Jemmapes a changé de nom. Sinon, pas de changement.


Rue de la Grange-aux-Belles (2)
Planche 9, case 3 : Hélène et Burma arrivent chez Colin, au 3 rue de la Grange-aux-Belles. Les voitures cachent en partie, hélas, l'entrée de l'immeuble.


Quai de Jemmapes (3)
Planche 11, case 4 : bredouilles, Hélène et Burma rentrent à l'agence. Un panneau d'indications cache le petit pavillon technique dessiné par Tardi.


Quai de Jemmapes (4)
Planche 11, case 5 : Burma hèle un taxi. Au moment où votre serviteur a pris cette photo, le pont de la Grange aux Belles (l'un des deux ponts mobiles du canal) était ouvert pour laisser le passage à une péniche.


Quai de Valmy (5)
Planche 12, case 1 : Burma retourne chez Colin. Pas de changement.


Quai de Valmy (6)
Planche 37, case 2 : Burma fait un troisème passage chez Colin. Pas de changement.



Histoire de Paris : le canal Saint-Martin
La construction du canal Saint-Martin, imaginé par Louis XIV, a commencé sous Napoléon 1er, en 1805, par ses deux extrémités, mais ne s'est terminée qu'en 1825 du fait de la difficulté d'insérer un tel ouvrage dans un site déjà très urbanisé. Les parties les plus anciennes se situent sous le pont du boulevard Morland, les voûtes de la Bastille et de la rue La Fayette. Le canal est ponctué par neuf écluses.
Des nouveaux quartiers industriels de Paris où se côtoyaient entrepôts, meuneries, vitreries... virent le jour le long du canal Saint-Martin. Sous le Second Empire, le préfet Haussmann voulant créer le boulevard du Prince-Eugène (boulevard Voltaire), s'est heurté à la présence du canal qui aurait nécessité un pont mobile, chose inacceptable pour une grande voie destinée à recevoir une forte circulation. L'ingénieur Belgrand résolut le problème en faisant déplacer d'environ deux kilomètres vers l'amont l'échelle d'écluses de la Bastille, pour la reconstruire au niveau de la rue du Faubourg-du-Temple. Ceci permit d'abaisser le canal entre la Bastille et la rue du Faubourg-du-Temple d'environ cinq mètres et donc de réaliser un pont fixe pour le franchissement du nouveau boulevard.
L'approfondissement du canal créait une tranchée et supprimait tous les ports. Le préfet Haussmann décida donc de compléter l'opération par la couverture du canal au moyen d'une voûte entre la Bastille et l'avenue de la République, créant ainsi le boulevard Richard-Lenoir. L'ensemble de l'opération fut réalisé entre 1860 et 1862.
En 1906, les travaux de couverture du canal Saint-Martin reprirent. Une nouvelle voûte, celle du Temple, fut construite dans le prolongement de la voûte Richard-Lenoir. Ainsi est né le boulevard Jules-Ferry.
La partie restée à ciel ouvert fut reconstruite en 1890, et réaménagée en 1999 et 2002. Les deux ponts mobiles (Dieu et Grange aux Belles) ont remplacé des ouvrages anciens en bois vers 1890.
Les célèbres passerelles datent de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.



Histoire de Paris : l'Hôtel du Nord
L'Hôtel du Nord doit sa célébrité au roman homonyme d'Eugène Dabit (1898-1936) : il connut, dès sa publication en 1920, un grand succès et valut à son auteur, dont c'était la première oeuvre, le Prix du roman populiste. C'était plutôt un recueil de nouvelles : un couple, les Lecouvreur, parvient à acheter grâce à un petit héritage un hôtel dont les locataires sont les héros d'une suite d'histoires vraisemblablement vécues. Eugène Dabit a dépeint le Paris populaire cotoyé durant son enfance dans cette pension de mariniers tenue par ses parents. Les héros sont des personnages déracinés, menant une existence difficile. Le seul lien entre eux est cet hôtel qui leur sert de havre ; exproprié à la fin du livre, il tombe sous la pioche des démolisseurs.
Malgré l'absence d'intrigue consistante, Marcel Carné a réussi à tirer de ce roman un film tumultueux et singulier. Sorti en 1938, il est aujourd'hui plus célèbre que le roman, grâce au travail du metteur en scène, aux dialogues d'Henri Jeanson, aux décors de Trauner et à l'interprétation des acteurs, Louis Jouvet et Arletty en tête. Il est à noter qu'à l'exception de quelques plans, le film a été tourné aux studios de Billancourt, où l'hôtel du Nord et le canal Saint-Martin ont entièrement été reconstitués par Alexandre Trauner. Pourtant, c'est grâce au film que l'Hôtel du Nord (où le film n'a donc pas été tourné) a été classé monument historique en 1989, pour le protéger d'un projet de démolition.