Histoire de Paris : les grands moulins
Les Grands Moulins de Paris ont été construits entre 1919 et 1924 sur les anciens emplacements des Magasins Généraux de Trotrot et de la scierie à vapeur Lièvre, dans le 13e arrondissement, par l'architecte Georges Wybo (1880 - 1943), auteur également, parmi une quarantaine d'édifices, du casino de Deauville ainsi que du bâtiment du Printemps Haussmann.
La mise en service du moulin date de 1921. Après la deuxième guerre mondiale et les bombardements d'août 1944, les Grands Moulins de Paris annexent les papeteries Bergès (1952) et les magasins des établissements thermal de Vichy-Etat (1956).
Autour du moulin proprement dit qui fait face à la Seine, s'articulent, à l'est, le bâtiment nettoyage/silos (1920) et, respectivement à l'ouest et au sud, les magasins 1 et 2 (1920-1924). Une partie des combles et des planchers en bois du bâtiment nettoyage/silos a disparu dans l'incendie du samedi 9 août 1997, fragilisant ainsi la structure.
Ce Palais de l'Industrie aux cinq étages de béton, d'un style classicisant qui n'est pas sans rappeler celui d'un grand hôtel ou d'un grand magasin, aux combles couverts en ardoise percés de lucarnes, deviendra, au fil des ans, le plus grand moulin du monde : au moment de sa fermeture, le moulin écrasait 1800 tonnes de blé par jour.
De tout le complexe, seuls subsistent les bâtiments du moulin et celui d'un des magasins, la Halle aux Farines, long (142 mètres) édifice en béton (charpente comprise), érigé en 1949 et attribué à Denis Honegger (élève d'Auguste Perret) qui, principalement dédié au stockage, accueillait également les bureaux de la Direction et du service commercial ainsi que le service des expéditions.
Les Grands Moulins de Paris ont été dirigés par la famille Vilgrain jusqu'en 1989, date à laquelle ils sont devenus filiale du groupe Bouygues qui a ensuite revendu le site à la Ville de Paris après leur fermeture définitive le 27 novembre 1996.
Le site des Grands Moulins de Paris, actuellement en travaux, accueillera bientôt quatre UFR de Lettres et Sciences Humaines, la bibliothèque ainsi que les services aux étudiants de l'Université Paris VII - Denis Diderot. La Halle aux Farines quant à elle deviendra le pôle central d'enseignement (salle de cours, amphithéâtres) et accueillera également le restaurant universitaire.
Histoire de Paris : les frigos
Après la Grande Guerre, Paris doit se réorganiser et il est temps d'approvisionner les Halles en produits frais. En ce sens, la Compagnie Ferroviaire de Paris-Orléans entreprend la construction des "frigos", lieu où seront directement stockés via le rail les denrées fraîches. La Gare Frigorifique de Paris-Ivry voit ainsi le jour en 1921. Les trains pénétreront au coeur du bâtiment massif pour libérer leur marchandise. Les nombreuses tuyauteries, maintenant rongées par la rouille, témoignent que l'on se trouvait alors au coeur d'un monstre réfrigérant totalement insolite. Des machines fournissaient la glace nécessaire au denrées, des rails fixés au plafond se chargeaient d'acheminer les marchandises, prenant ainsi le relais du train...
La fin des années soixante sonne le glas des Frigos et de leurs activités, avec la disparition des Halles de Paris et l'ouverture du marché de Rungis. Les entrepôts frigorifiques sont quasiment laissés à l'abandon durant une quinzaine d'années. La SNCF, propriétaire des lieux depuis 1945, autorisera la location d'un premier lot de quinze "surfaces" en 1980. Dès lors, toute une population d'artistes investit ce lieu insolite.
Histoire de Paris : les usines d'air comprimé
L'usine de la Compagnie Parisienne de l'Air Comprimé qui fabriquait et distribuait de l'air comprimé fut édifiée en 1891 sur les plans de Guy Le Bris et de l'ingénieur Joseph Leclaire (1851-1920), dans les ateliers duquel, à Montreuil, les travaux métalliques étaient réalisés. Cette énergie servit, jusqu'en 1927, à faire fonctionner les horloges publiques, notamment celles des chemins de fer. Elle était également utilisée pour donner la pression aux ascenseurs hydrauliques et au réseau de transmission par pneumatiques privé et public (ce dernier prit fin le 30 mars 1984).
A l'origine l'usine était composée de quatre nefs métalliques (3 petites et une grande) accolées les unes aux autres et surmontées par les cheminées des chaudières. En 1920, la halle latérale à trois nefs fut démolie et remplacée par une halle en béton armé. La grande halle, longue de soixante-dix mètres, faite de six fermes maîtresses pleines et de 16 fermes secondaires à poutrelles en treillis, était destinée à recevoir quatre grandes machines à vapeur verticale. La structure est solidarisée par des poutres en treillis en croix de Saint-André, le remplissage est en brique vernissée polychrome et verre.
La nef est voûtée d'un seul berceau constitué d'une charpente de lattes de bois et de métal riveté.
Désaffectées, la halle de 1891 et la cheminée sont, en 1994, inscrites à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. La halle de béton n'étant pas comprise dans cette inscription, elle est démolie en 1999, ainsi que les bureaux et le pavillon de direction édifié en 1905.
Actuellement en cours de réhabilitation, la halle de la Sudac accueillera bientôt l'Ecole d'ARchitecture Val-de-Seine.
Histoire de Paris : la ligne de chemin de fer de la Petite Ceinture
Le Chemin de fer de la Petite Ceinture fut créé par décret du 10 décembre 1851 afin de relier, à l'intérieur du mur d'enceinte de Paris, les grandes lignes de Paris à la province ; le décret du 22 janvier 1853 régla le fonctionnement du Syndicat de la Petite Ceinture "rive droite", longue de 16 kilomètres. Le chemin de fer de la Ceinture "Rive gauche" fut ouvert en 1867, pour une longueur était de 10 kilomètres. La boucle est fermée le 25 mars 1869.
La Petite Ceinture devait rendre de très grands services, notamment lors des Expositions universelles de 1889 et de 1900 : aisni, 5 millions de voyageurs sont transportés sur la Petite Ceinture au cours de l'année 1870 , 30 millions en 1905 et 39 millions en 1900, année de l'exposition universelle. Mais la construction du chemin de fer métropolitain lui porta un coup sensible, et cette concurrence provoqua la suppression du trafic voyageurs sur la Petite Ceinture, en 1918 sur la ligne d'Auteuil, et le 22 juillet 1934 sur l'ensemble de la ligne. Le service voyageurs de la Petite Ceinture fut alors remplacé par une ligne d'autobus, dont le service débuta le 23 juillet 1934, et qui couvre 30 kilomètres au lieu de 26, longueur de l'ancienne Petite Ceinture.
La Petite Ceinture compte encore actuellement environ 23 kilomètres de voies pratiquement inexploitées et entrenues a minima par la SNCF.