Du Châtelet à Beaubourg


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Arrondissements traversés : 1er - 4e

Située en plein centre de Paris, la Place du Châtelet abrite le théâtre de la ville, et le théâtre du Châtelet. Louise fréquente assidument ce dernier, ce qui lui permet à la fois d'assouvir sa passion pour la musique, et de voir sa soeur, Pauline, ouvreuse au théâtre. C'est là que Victor aborde Louise pour la première fois, en achetant avec elle un lot de deux billets à un vendeur à la sauvette.
Juillard fait ensuite raccompagner Pauline chez elle par Louise. Ce qui lui permet de faire faire au lecteur une balade dans le quartier, jusque dans le Marais, où habite Pauline.


Place du Châtelet


Station Châtelet (1)
Planche 11, case 3 : Louise sort du métro Châtelet et va à un concert de l'orchestre philarmonique Tchèque. Sa première rencontre avec Victor va avoir lieu. Pas de changement, à part la publicité. L'affichette "Toilettes - Cireur" est bien présente.


Station Châtelet (2)
Planche 36, case 3 : même scène que précédemment, reprise dans le récit de Victor. Au fond, les tours de la Conciergerie qu'on aperçoit sur le dessin de Juillard sont ici cachées par les arbres.


Le Théâtre du Châtelet (1)
Planche 12, case 4 : Louise sort du théâtre et dit au revoir à Victor. Le théâtre est repris très fidèlement ; mais il y a moins de monde sur la place en journée qu'à la sortie d'un concert !


Le Théâtre du Châtelet (2)
Planche 12, case 5 : Louise attend sa soeur, ouvreuse au théâtre. Le dessin est fidèle, jusqu'aux figures grimaçantes de la façade du théâtre.


Le Théâtre du Châtelet (3)
Planche 36, case 4 : l'entrée de Louise au concert, reprise dans le récit de Victor. En journée, les portes du théâtre sont forcément closes...



Autour de Beaubourg


L'église Saint Merri
Planche 13, case 2 : après le concert, Louise raccompagne sa soeur chez elle. La rue du cloître Saint Merri, longeant l'église du même nom, a été élargie par Juillard.


Beaubourg
Planche 13, case 3 : toujours sur le chemin menant chez la soeur de Louise. La célèbre fontaine Stravinsky, de Niki de Saint-Phalle, derrière Beaubourg.


Rue Simon Le Franc
Planche 13, case 5 : les deux soeurs pénètrent dans le Marais. Au fond, c'est bien sûr Beaubourg. Le dessin de Juillard est on ne peut plus fidèle.


Rue des Blancs Manteaux
Planche 13, case 7 : Louise et sa soeur arrivent à destination. Le carrefour de la rue du Temple et de la rue des Blancs Manteaux, inchangé.



Histoire de Paris : le Théâtre du Châtelet
Construit en deux ans par Davioud et inauguré le 19 août 1862, le Théâtre-Impérial, ou Cirque-Impérial, était, avec sa salle de 1800 places, le plus beau des grands théâtres de Second Empire. Sa façade Renaissance italienne est ornée de statues figurant le Drame, la Musique, la Danse et la Comédie.
Conçu pour des opérettes à grand spectacle, le théâtre du Châtelet a disposé dès l'origine d'une vaste scène et d'équipements spéciaux. Ici triomphèrent Hortense Schneider, Féodor Chaliapine, Enrico Caruso, Georges Guétary, André Dassary, Luis Mariano, et furent montés "Salomé" de Richard Strauss, les Ballets russes de Serge Diaghilev, les oeuvres de Franz Lehar et Francis Lopez, dont "le chanteur de Mexico" et "Méditerranée" tinrent l'affiche durant des années.



Histoire de Paris : la fontaine Stravinsky, ou le reflet complémentaire
Pierre Boulez, fondateur et directeur de l'IRCAM, est à l'origine de cette fontaine commandée par Jacques Chirac, maire de Paris, en hommage à Igor Stravinsky. Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely seront officiellement désignés le septembre 1982. Inaugurée en mars 1983, la fontaine est constituée de sculptures très colorées en résine (Niki de Saint-Phalle) et de sculptures en métal réalisées à partir d'objets trouvés, roues, moteurs, ferrailles... (Jean Tinguely), aux mécaniques insolites et aléatoires, animées de jets d'eau.
Avec cette fontaine, les formes manifestes ou simplement suggérées par Tinguely et Saint-Phalle citent des fragments de l'oeuvre musicale de Stravinsky : les couleurs du Sacre du Printemps, l'envol de l'Oiseau de feu. Un examen attentif montre que les 16 sculptures sont directement inspirées par les compositions du musicien, les différents éléments de la fontaine se nomment : la clé de sol, le rossignol, le serpent, l'oiseau de feu, l'éléphant, la mort, l'amour, le ragtime...
Avec ses formes, ses couleurs, ses représentations, la fontaine a certainement heurté une partie du public, elle a pu apparaître pour certains comme une véritable provocation. En cela, elle rappelle, soixante-dix ans plus tôt, le scandale de la première représentation du Sacre du Printemps d'Igor Stravinsky (le 29 mai 1913 au Théâtre des Champs Elysées). Les rythmes révolutionnaires de cette musique associés à la chorégraphie provocante de Diaghilev avaient en effet choqué la critique qui parla à l'époque de "massacre du printemps".