Mortimer : de l'Opéra aux Invalides


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Arrondissements traversés : 7e - 8e - 9e

Bien que l'album soit sous-titré Mortimer à Paris, on ne voit le Professeur dans la capitale que dans les deux premières planches : le temps pour lui de prendre un taxi à l'hôtel Louvois et de se rendre à la gare des Invalides, où il prend un train en direction de Jouy-en-Josas. C'est là qu'il retrouvera le Professeur Labrousse, éminent météorologue, pour tenter d'élucider avec lui l'énigme du dérèglement du climat. Et c'est dans les environs de Buc qu'il sera enlevé, après avoir découvert le repère secret à la base des troubles météorologiques.


L'Opéra Garnier
Planche 1, case 2 : début de l'histoire ; le taxi de Mortimer arrive place de l'Opéra. Sur la photo, moins de voitures et plus de soleil ! Le cadrage adopté par Jacobs, légèrement en hauteur, est impossible à reproduire.


La Madeleine (1)
Planche 1, case 7 : la Custom de Sharkey fonce rue Royale. Au fond, les colonnes de la Madeleine.


La Madeleine (2)
Planche 1, case 11 : Sharkey vient de provoquer un accident, rue Royale. Au fond, la Madeleine, impeccablement rendue par Jacobs.


Place de la Concorde
Planche 2, case 5 : la pluie torrentielle crée un embouteillage monstre, place de la Concorde. Pas de changement, à part le temps. Au fond à gauche, on aperçoit l'Assemblée Nationale.


Gare des Invalides (1)
Planche 2, case 85 : Mortimer arrive à la gare des Invalides. L'extérieur de la gare est inchangé, mis à part un escalator qui est apparu, et le panneau RER : la gare des Invalides est devenue une station du RER C.


Gare des Invalides (2)

Mortimer prend son billet pour Jouy-en-Josas, où il va retrouver le Professeur Labrousse.


Pas facile de reconnaître l'intérieur de la gare, qui a été sérieusement réaménagé.



Histoire de Paris : l'Opéra Garnier
C'est l'un des plus vastes théâtres du monde possédant une architecture classique du Second Empire et un plafond décoré par Marc Chagall en 1964.
Le 28 juin 1669 l'abbé Perrin et Robert Cambert obtiennent de Louis XIV le privilège d'Académie d'opéra ou représentations en musique et en langue françoise, fondant ainsi l'Académie royale de musique, qu'ils installent en 1670 dans la salle du jeu de paume de la Bouteille.
Le 29 décembre 1860, une compétition architecturale est organisée pour la nouvelle maison d'opéra. Des 171 architectes participants, Charles Garnier est choisi. Cet opéra est destiné à accueillir l'entourage de l'Empereur, l'élite sociale et argentée, pour qui une nuit à l'Opéra est une excuse plaisante à la réunion des gens et à des retrouvailles. Pour cette raison, les passages, les halls, les escaliers et les rotondes occupent un plus grand secteur que le théâtre lui-même.
Lorsque la salle Le Peletier disparaît dans les flammes en 1873, le nouvel opéra commandé à Charles Garnier par Napoléon III est encore en construction. Il sera inauguré le 5 janvier 1875 et comporte 2 156 places. C'est alors la plus grande scène du monde.
Massenet et Gounod connaissent, en cet opéra, des triomphes, ainsi que Verdi et Wagner. Jacques Rouché, directeur dès 1915 puis administrateur en 1940 fusionnera l'Opéra et l'Opéra comique en Réunion des théâtres lyriques nationaux, où l'Opéra rayonne par la qualité de ses chanteurs autant que par la variété de son répertoire.
Après 1945, au contraire, un déclin réel correspond au désintérêt des Français pour une forme d'art qui ne suscite pas chez eux les révolutions qu'il connaît en Italie et en Allemagne. Malgré quelques grandes réussites, la situation amène à la fermeture en 1972 et à la nomination de Rolf Liebermann comme administrateur général.
La période qui suit, de 1973 à 1980, sera parmi les plus brillantes de l'histoire de l'Opéra, remettant la scène parisienne pour un temps au premier rang mondial. Mais, à la succession de Liebermann, l'ingérence de l'Etat de plus en plus effective ainsi que la dispersion des pouvoirs au sein même de l'établissement seront l'occasion d'un déclin rapide. Et, tandis que le palais Garnier achève de s'enliser sous l'administration de Jean-Louis Martinoty, les querelles de personnes et de pouvoir se cristallisent autour du nouveau théâtre voulu par François Mitterrand et construit par Carlos Ott : l'Opéra-Bastille, inauguré en juillet 1989.
Le Fantôme de l'Opéra, créé par Gaston Leroux, continue, dit-on, d'y mener ses sinistres activités !



Histoire de Paris : l'église de la Madeleine
Symbole du quartier, l'église de la Madeleine, située au nord de la place de la Concorde, remplace au XVIIIème siècle l'ancienne église paroissiale devenue trop petite.
Débutée en 1764 sous l'Ancien Régime, les plans d'origine étaient inspirés de l'église Saint Louis des Invalides. Un nouvel architecte, Couture, décida de raser le batiment afin de construire un nouvel édifice inspiré du Panthéon. Les travaux furent interrompus entre 1790 et 1806, et plusieurs projets furent élaborés, tel une bourse, une bibliothèque ou encore une salle des fêtes.
Napoléon décida d'ériger à cet endroit un temple à la gloire de la Grande Armée et chargea Pierre Vignon de cette mission. Le bâtiment fut alors rasé une fois de plus. Louis XVIII confirma en 1814 la vocation d'église de la Madeleine. En 1837, le bâtiment faillit être transformé en gare pour accueillir la première ligne de chemin de fer entre Paris et Saint-Germain.
Selon les veux de Napoléon, son architecture extérieure tient davantage du temple grec que du style religieux traditionnel, ce qui explique qu'elle soit totalement dépourvue de clocher, de croix et son orientation Nord-Sud. L'édifice ne sera affecté au culte qu'en 1842.
Probablement une des églises les plus laides de Paris, derrière bien sûr la hideuse basilique du Sacré-Coeur...