Paris et la bande dessinée sont de vieilles amies. Dès le début du siècle, des créateurs précurseurs du neuvième art font de la capitale le décor privilégié des aventures de leurs personnages. Ainsi, en 1905, Annaïk Labornez, plus connue sous le sobriquet de Bécassine, apparaît ; bien vite, elle part travailler à Paris, chez la marquise de Grand'Air. En 1908, ce sont trois authentiques Parigots qui commencent à arpenter le pavé parisien, au gré de leurs filouteries et arnaques en tout genre : Croquignol, Ribouldingue et Filochard deviennent célèbres sous le nom des Pieds Nickelés.
Mais le début du 20e siècle voit surtout éclore la bande dessinée belge. En 1929, un petit reporter à la houppe commence une formidable carrière : Hergé donne la vie à Tintin, héros fondamentalement belge. Bien que créé, en 1938, par un auteur français, Rob-Vel, c'est à un journal belge que Spirou donne son nom. Bien vite, c'est le génial Franquin qui reprend les rênes de la destinée du petit groom, lui aussi ancré dans la Belgique d'alors. Un ancrage que Dupuis lui demandera plus tard de gommer : les uniformes des policiers, au début authentiquement bruxellois (et aisément reconnaissables à leur grande cape) seront francisés, l'éditeur pensant ainsi faciliter son entrée sur le marché français.
Au sortir de la guerre, la bande dessinnée est donc incontestablement belge. Les deux grandes écoles sont alors, pour le journal de Tintin, l'école Ligne claire, sous la houlette de Hergé ; et, pour Spirou, l'école de Marcinelle, inspirée par l'homme-orchestre Joseph Gillain.
Le centre de gravité du petit monde de la bande dessinée entame sa migration vers la France et Paris le 29 octobre 1959. C'est en effet à cette date que le plus talentueux des scénaristes comiques, qu'un dessinateur de génie et qu'un extraordinaire raconteur d'histoires créent leur journal : René Goscinny, Albert Uderzo et Jean-Michel Charlier viennent de donner naissance à Pilote (Mâtin ! Quel journal). C'est alors en France que la bande dessinée entame son renouveau, voyant apparaître des auteurs tels que Druillet, Giraud, Fred... En 1978, Casterman lance son propre journal : (A suivre), ambitieux magazine qui verra exploser le plus parisien des auteurs de BD, Jacques Tardi, avec son héroïne Adèle Blanc-Sec.
Aujourd'hui, les principaux éditeurs sont à Paris, dans la lignée des pionniers du début du siècle comme la dynastie des Offenstadt et leur Société Parisienne d'Edition. Et c'est à Paris que la Nouvelle bande dessinée a pris racine, avec les jeunes auteurs indépendants, comme la bande de l'Association.
Certes, la capitale française ne possède pas les parcours BD dont a su s'orner Bruxelles. Mais, il suffit de déambuler sur le pavé parisien pour que reviennent à la mémoire quelques-uns des plus grands albums de la bande dessinée, directement inspirés de la capitale. Pour le prix d'un ticket de métro, on peut embarquer dans le monde des cités obscures, via la station de métro Arts-et-Métiers. C'est dans cette balade dans le Paris de la bande dessinée que ce site se propose de vous accompagner. A travers une sélection, purement subjective et totalement partiale, de quelques albums se déroulant à Paris, découvrez comment les auteurs de bande dessinnée ont su croquer, caricaturer, sublimer, enlaidir ou embellir, mais toujours en lui rendant hommage, la plus belle ville du monde.
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