Premier véritable album solo de Chaland, on y retrouve déjà tout ce qui fera l'originalité de son oeuvre : pastiche génial des bandes dessinées des années cinquante, l'album multiplie les clins d'oeil aux grands maîtres belges (E.P. Jacobs, Jijé...), le second degré y est omniprésent. Le pastiche est présent jusque dans la présentation même du livre : impression en bichromie, pages de garde et quatrième de couverture nostalgiques à souhait...

           Bob Fish, célèbre détective privé, est embauché par le milliardaire Swartenbroeckx (on ne fait pas plus belge !) pour enquêter sur la mystérieuse disparition de son fils, et se retrouve vite confronté à l'étrange secte des Morantins. L'enquête est alors prétexte à nous faire découvrir un Bruxelles revisité par Chaland, ainsi qu'un foisonnante galerie de personnages secondaires ; le moins important de ces derniers n'étant pas un jeune gamin, fervent admirateur de Fish et nommé Al Memory. Il deviendra bientôt célèbre sous le nom du Jeune Albert...

           Ci dessus, un projet de couverture en couleurs directes pour l'album Bob Fish ; dessin longtemps inédit, puisqu'il resta dans les cartons de Chaland jusqu'au jour où il accepta de s'en défaire auprès d'une galerie parisienne (merci à la librairie Scriptura pour cette information).

           A noter qu'il existe deux versions crayonnées de la seconde histoire de Bob Fish, malheureusement jamais achevée. L'une des version se terminant sur la mort de Bob Fish, alors remplacé par son disciple Albert.

« Mon décor est, en fait, un tissu d'inventions à partir de points de repères. J'ai réinventé Bruxelles. »
Yves Chaland dans Le Soir, 3 mars 1981

Ci-dessous, un publicité pour l'album avec en bas à gauche l'annonce pour le tirage de tête (qui connut quelques mésaventures puisqu'une partie du tirage a été victime d'un dégât des eaux).
Publicité parue dans le numéro 59 de Métal Hurlant, janvier 1981.

Cliquer sur le dessin pour le voir en grand.